La volumétrie sculpturale de l’église de Ronchamp choqua. Elle initia pour beaucoup un renouveau baroque de l’architecture. Une « réaction contre l’ennui, l’indigence, la monotonie » s’opéra dans les années 50 alors qu’un «nouvel académisme » se devait d’être combattu. La synthèse des arts prônée par Walter Gropius en 1919 n’eut pour certains guère de traduction concluante. En contestant le rationalisme architectural ambiant, André Bloc propose de « concevoir les formes construites avec l’œil du sculpteur » et d’aller ainsi plus loin que la dite synthèse.
Pour certain, névrose néoexpressionniste, pour d’autre parente de l’architecture organique, l’architecture-sculpture ne répond à aucun groupe ni aucune théorie. Le néologisme est attribué à Michel Ragon qui lui consacre nombre de chapitres dans ses ouvrages. Le bâti recouvre les spécificités architecturales d’habitabilité et de construction et les qualités sculpturales de plasticité et de symbolique.
André Bloc expérimente cette nouvelle orientation de l’architecture. En 1964 il réalise des « sculpture habitacle » faite de briques et de plâtre dans le jardin de sa propriété de Meudon. A partir d’une réflexion sur les espaces de circulation, André Bloc définit des cheminements qu’il applique à un espace non plus géométrique mais topographique qu’il étire, gonfle, déforme et perce en un « système d’interpénétrations » tout en préservant la continuité de la structure.
André Bloc déclara « que c’est la sculpture qui [l]’a aidé à bien comprendre l’architecture et l’urbanisme. C’est peut-être bizarre, étonnant, mais cependant vrai. » Alors que la plasticité de l’architecture est plus que jamais au centre de la production contemporaine, les réflexions proposés par ces architectes-sculpteurs sont plus que jamais d’actualité.