Présence étonnante aux façades muettes d’inspiration néoplasticienne, dénaturée par quelques travaux et défiguré par une enseigne publicitaire, la maison de l’Iran se fait, ironie du sort, porteuse d’un message. A l’encontre du dogmatisme de Le Corbusier, qui, un peu plus loin, réalise la Maison du Brésil, elle exprime une autre forme d’occupation de l’espace. Les deux groupes de quatre étages, séparés par un espace vitré occupé par les appartements du directeur ainsi que par quelques chambres, sont suspendus à une « macro-structure » composée de trois portiques en acier. Le parti structurel est lié en parti à la mauvaise qualité du sous sol, qui comportant de nombreuses carrières, oblige de limiter l’impact des fondations.
Présence protubérante qui anime la façade, l’escalier inverse ses spires au niveau du « vide » intermédiaire. Expression d’une plastique sculpturale, cet élément perturbe la vérité structurelle du bâti. La Maison de l’Iran en exhibant son ossature répond aux intentions brutalistes alors en vogue outre-Manche à moins qu’elle ne relève d’une mégastructure fantasmée.
Avant-dernier bâtiment à avoir vu le jour au sein de la Cité universitaire, en 1969, la Maison de l’Iran est aujourd’hui inoccupée. L’œuvre avant-gardiste de Claude Parent attend des travaux de rénovation dont l’avant-projet a été confié à l’architecte Gilles Béguin. Claude Parent confit « laisser toute liberté sur les options qui seront retenues » en respectant toutefois la valeur intrinsèque du bâtiment et par-dessus tout son « esprit manifeste ».